Afin de gagner en flexibilité et ouvrir son corps, il y a plusieurs points essentiels à comprendre.
Le réflexe myotatique et myotatique inverse
Tout d’abord, le réflexe myotatique. Ce réflexe est géré par le système nerveux central afin de protéger nos muscles. Lorsque nous étirons un muscle en faisant un mouvement, le système nerveux contracte ce muscle, afin que nous ne puissions pas l’étirer davantage, de peur qu’il ne se déchire. Ce reflexe involontaire nous empêche donc d’ouvrir nos articulations de la manière que nous souhaiterions.
Il existe également le réflexe contraire, le réflexe myotatique inverse, qui, lorsqu’un muscle est trop intensément contracté, lui commande de se relâcher, pour éviter également des dégâts sur le muscle, des déchirures musculaires.
Essentiellement ce qu’il faut en comprendre, c’est que notre système nerveux et notre cerveau ont peur et ne veulent pas nous laisser ouvrir nos articulations dans les amplitudes de mouvement ou nous n’avons pas l’habitude d’aller.
Cependant, ces amplitudes seraient en théorie déjà accessible pour nous, si nous pouvions rassurer notre système nerveux, pour qu’il nous laisse ouvrir.
Et bien, pour rassurer notre système nerveux et aussi tirer profit du réflexe myotatique inverse, il s’agit de renforcer ses articulations et ses muscles dans toute l’amplitude du mouvement qu’on souhaite maitriser.
Ainsi si on devient plus fort, on rassure le système nerveux, qui n’a plus peur qu’on se blesse. Et on peut contracter efficacement nos muscles pour qu’ils se relâchent d’avantage grace au reflexe myotatique inverse.
C’est ça le travail de mobilité, faire comprendre à notre cerveau et notre système nerveux que nous sommes fort dans toute l’amplitude de mouvement. Ils peuvent donc nous laisser le contrôle.
C’est pour cela que les étirements passifs ne fonctionnent pas, ou peu. Ils ne permettent pas de renforcer nos muscles et nos articulations. Ils ne rassurent pas le système nerveux. Ils permettent juste de tolérer un peu mieux la douleur. Mais il n’y a pas lieu de souffrir pour gagner en amplitude de mouvement. Si on approche ce travail de mobilité comme de la musculation, avec une charge progressive, et une gestion de l’intensite, on ne peut qu’avoir des résultats.
Amplitude de mouvement active VS passive
Maintenant je souhaite vous parler de la difference entre l’amplitude de mouvement passive et l’amplitude de mouvement active.
L’amplitude de mouvement active, c’est la mobilité, c’est ce qu’on est capable d’exprimer dans un mouvement, avec contrôle et force, et c’est cela que l’on souhaite développer pour améliorer notre pratique d’autres sports, ou des arts martiaux. L’amplitude de mouvement active est disponible sans ou avec très peu d’echauffement.
L’amplitude de mouvement passive, c’est la flexibilité seule, sans force, c’est ce que les étirements passifs peuvent améliorer. Mais une fois sortie du contexte des étirements, on ne peut pas exprimer cette amplitude de mouvement dans un mouvement, car la force est manquante, pour contrôler cette amplitude. De plus cette amplitude n’est pas toujours disponible, il faut s’échauffer et s’étirer longtemps pour y accéder.
Enfin, les étirements passifs ne permettent pas de bouger sous tout angle de mouvement, en dehors de l’alignement habituel, et d’aller dans des positions inhabituelles avec force et contrôle. Le travail de mobilité le permet. Ainsi on prépare le corps à être fort sous tout angle de travail, tout type de mouvement et d’alignement, et donc on se protège du risque de blessure. Il est toujours possible de se blesser, mais on réduit considérablement le risque de blessure, et le temps de guérison si une blessure survient.
Le travail de mobilité, c’est donc la manière la plus efficace d’ouvrir son corps en étant adulte, sans avoir besoin de souffrir intensément et passer des heures à s’etirer au sol. C’est également ce travail qui sera transférable dans notre pratique de mouvement, d’arts martiaux, ou d’autres sports.
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